Biographie
Elisabeth Baillon « encres brodées »
1962 / 1972 A la Ferté- Milon (Aisne) crée à l’aide d’une machine à broder des œuvres naïves et affectueuses. Technique personnelle d’ autodidacte. Très nombreuses expositions tant en France qu’à l’étranger.
1963 Prix de la Vocation
1972 S’installe sur le Larzac(Aveyron) pour habiter une forteresse isolée qui sera menacée pendant 10 ans par un projet de camp militaire. Elle perd le fil de sa création…
1975 L’inspiration revient : méconnaissable ! l’aspect naïf a disparu, restent de solides armures défensives à l’image de la maison et du Larzac
1982 Création de l’Ecomusée du Larzac
1985 Transformation technique : la broderie de laine est associée à un dessin à la plume. Dialogues ou mimétismes entre la laine et l’encre, la chair et l’os
1989 à 1995 Mandat de maire- adjointe à la culture de la ville de Millau
1996 Retour vers la toile où ressurgissent les personnages d’autrefois. Mythologie familière…
2007 Nouvelle métamorphose : des photos sont transférées et piquées sur la toile
Parallèlement à sa création de plasticienne, elle poursuit une recherche littéraire sur divers métiers et les racines matérielles de leur imaginaire : la terre et les paysans du Larzac, la peau et les gantiers de Millau, la mer et le mouvant chez les marins pêcheurs, le fil et le temps dans le textile. etc…
Itinéraire brodé
« Broder pour moi c’est voyager sur un tissu ! Pendant vingt ans le mien fut d’un noir profond. Au départ un dessin, net, précis comme une carte d’état major. De la machine brodante sort une chaînette de laine, route minuscule, aussi fine qu’un crayon, aussi agile qu’un pinceau. Toutes les formes seront entourées, labourées en rythmes concentriques. Circulation incessante ramenant chacune d’elles vers son noyau. Point par point sous ce réseau coloré la toile noire disparaîtra. La vitesse de la machine, son parcours alerte sur la toile entraînera toutes les rêveries vagabondes. Son bruit de petit tracteur couvrira tous les autres bruits, donnant à ma démarche la joie solitaire du coureur de fond.
Pendant trois ans le voyage s’arrête ou plutôt se poursuit sur un autre territoire, pour une autre mémoire, celle là collective : création de l’Ecomusée du Larzac.
Retour vers la toile, mais là, surprise ! Perdu le désir de lutter contre sa noirceur, perdue la volonté de le recouvrir de lumière. Partir cette fois-ci du blanc, en apprivoiser la blancheur d’hostie. Oser la tacher non sans remords et l’imbiber de jus et encres diverses. Cela déborde sans discipline et capillarise en douce dans votre dos. Mais le dessin surnage, il se construit ; puis il est gratté, ombré, griffé comme une sorte de tatouage à la plume. La chaînette entoure cette ossature, elle la borde et la brode de sa matière laineuse. Telle une bonne mer elle n’en recouvre plus la géographie intérieure. » Élisabeth Baillon
Expositions personnelles (résumées)
2013 Salon Mac 2000, Paris
2012 Musée de la reine Bérangère, Le Mans (Sarthe)
2012 Salon Mac 2000, Paris
2011 Salle Costantini, Millau (Aveyron)
2007 Centre culturel St Cyprien, Toulouse
2006 Médiathèque de Ganges
2004 Galerie Lefor-Openo, Paris
2000 Ecomusée de Fourmies
1999 Carré St Anne, Montpellier
1994 Galerie Poisson d’Or, Lyon
1987 Galerie Agnès Stacke, Auvers/Oise
Grenier de Villatre
1985 Musée d’Aurillac
1984 Musée Goya, Castres
1983 Galerie Blankenese, Hambourg
1982 Galerie Grüner Panther, Francfort
1980 Brouzes du Larzac
1977 Galerie L’Angle Aigu, Bruxelles
1969 Galerie Les chevaux du Soleil, Paris
Ancienne douane, Strasbourg
Galerie l’Astrée, St Etienne
1966 Galerie du Siècle, Paris
1965 Galerie St Dominique, Lyon
1963 Galerie de la Main de fer, Perpignan
Galerie Art et traditions Chrétiennes, Paris
Expositions de groupes
2006 Centre d’Art contemporain de l’Abbaye de Beaulieu
2004 Musée Ingres, Montauban
2000 Abbaye de Sylvanès
1999 Galerie Argo Knokke-le-Zoot (Belgique)
1999 Château de Seneffe (Belgique)
1988 Art textile contemporain français, Tokio
1981 Biennale de Linz
1979 Hôtel de ville de Paris
1977 Musées d’Annecy, Calais, Angers, Mulhouse, Bruxelles
Musée Cantini, Marseille
Musée des Arts Décoratifs, Paris
1976 Musée Ingres, Montauban
Salon des Réalités Nouvelles
1970 Fondation de la Vocation, Maison de l’O.R.T.F
1969 Galerie Contemporary Christian Art, New-York
Galerie III, Charlottesville (Virginie)
1967 Exposition Internationale de Montréal
1966 Hôtel de Sens, Paris
1963 Salon d’Art sacré, Paris
Commandes publiques
2005 Vitraux, en collaboration avec Claude Baillon, Eglise de la Couvertoirade (12)
1995 Carte fluviale de la Lozère, Conseil Général, Mende (2,15 x 1,64 m)
Reliure brodée, Déserts plissés de Jean Tardieu, Bibliothèque Nationale
1994 Triptyque, Hôtel de Ville de Rodez (6,30 x 3,50 m)
1979 1% à Rodez, Baraqueville, Villefranche de Rouergue, Millau
1978 La Résurrection, Eglise St Joseph, Béziers (6 x 3m)
1967 L’histoire du pétrole et du Béarn. Cinq tentures (2,50 x 7 m) pour la Société Nationale des Pétroles d’Aquitaine, Pau
1963 La vie de St Corbinien, église de St Germain les Arpajon (1 x 10 m)
Prix
1963 Fondation de la Vocation
Film
1977 L’enceinte, court métrage en 35 mm de Pierre Pommier
Extraits de textes :
« C’est d’abord le fabuleux travail de la matière. Obsédant. Ame patiente. Le cheminement de la machine qui laisse des traces, aller-retour on dirait sillons de laboureur, navette de tisseuse, infiniment humble et complexe.(…) » Xavière Gauthier
« (…) Il y a du nuage dans ces plages, de la force dans ces articulations, du vent dans ce réseau aérien en forme de poumon. Il y a un œil rêveur derrière la femme joyeuse et le passé resurgit aujourd’hui, où la tendresse s’est armée. Les personnages d’il y a vingt ans, à l’œil innocent, recyclent les puissantes carapaces. Avec une machine à broder, de l’encre de Chine, une simple étoffe Elisabeth a inventé son propre langage artistique, dans une liberté radieuse et radicale. Ariane Grenon